©Thibaud Yevnine, Série Maputo - Maputo, Mozambique, 2011
« De cette ville, il en a fait un poème silencieux, délivré des mots, calme et serein, où l’attente et l’énigme parlent ensemble pendant des heures, assises à une table sans chaise ». Maryam Madjidi - Introduction du livre Maputo, Filigranes Editions, septembre 2021.
C’est à la suite de ses études, que Thibaud Yevnine débuta son travail en 2011 en Afrique où il enseigna la littérature au Mozambique et en Côte d’Ivoire puis de 2016 à 2019 en France.
La réalisation des cinq séries qui composent cette exposition s’est faite grâce à différents appareils, allant de la chambre photographique jusqu’à l’appareil photo jouet en plastique.
C’est aussi à l’aide d’un vieux téléphone portable qui avait du grain et quelques secondes de latences, qu’il découvrit un décalage et une sensualité qui le remirent en phase avec le monde.
L’oeuvre de l’artiste s’est construite lentement car Thibaud se laissait venir et faire dans le mouvement de la marche sans jamais s’arrêter de prendre en photographie son parcours du quotidien, car le beau résulte en toute chose. La citation de Baudelaire, « le beau est toujours bizarre » résonne entre ses photographies laissant apparaitre la spontanéité du regard de l’artiste et la sensibilité qui découle de cette poésie vagabonde.
Thibaud est un artiste qui se reconnaît en tant que photographe de la lenteur qui contemple le monde tel qu’il semble être autour de lui, car tout ce qu’il fait en dehors se rejoint et forme un cercle complet avec la photographie.
Cette exposition de l’intime, nous permet de découvrir des villes, des êtres, des objets dans l’ombre et la lumière à travers le regard de Thibaud Yevnine, celui qui passe et saisit l’instant en restituant sa poésie et son mystère.