Oumar Ly
Portraits de brousse et de studio, Podor 1963/1978
16 janvier > 20 mars 2020
Dans le contexte de la crise sanitaire du COVID-19, la galerie Regard Sud est actuellement fermée.
Nous vous proposons une visite virtuelle de l'exposition Portraits de brousse et de studio,
Podor 1963-1978, pour re(découvrir) certains clichés du photographe sénégalais Oumar Ly.
Sans titre. Série Podor, 1963-1978 © Oumar Ly - courtesy Sitor Senghor
Sans titre. Série Podor, 1963-1978 © Oumar Ly - courtesy Sitor Senghor
Sans titre. Série Podor, 1963-1978 © Oumar Ly - courtesy Sitor Senghor
Omar Ly est décédé en 2016 à 73 ans.
Il laisse derrière lui une grande famille et des archives photographiques uniques, relatant la vie des habitants de Podor et des villages alentour.
On y découvre un petit monde peuplé de visages d’enfants et d’adultes qui ont pris la pose dans le studio, dès les années 1963, devant les toiles peintes d’un Boeing 747, d’une mosquée, d’un paysage luxuriant.
On y trouve aussi –et ce qui est plus rare- des milliers de clichés pris dans les villages avec pour seul fond, un pagne, la portière blanche de la 2CV du sous-préfet ou tout simplement le ciel pâle écrasé par la chaleur. Sur ces images-là on devine, invité en douce, le paysage de la brousse : terre sèche clairsemée d’acacias ; fouettée par l’harmattan. Et surtout la singularité de chacun des modèles qui timidement, maladroitement, s’offre pour la première fois à l’objectif du photographe.
Tous ces magnifiques et émouvants portraits resteront à jamais la mémoire de Podor. Des portraits d’une élégance singulière, des images justes, simplement justes et libres.”
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Frédérique Chapuis
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Oumar Ly est un fils de commerçant, né en 1943 à Podor sur les rives du fleuve Sénégal. Il n’a jamais appris à lire. C’est par hasard, en regardant les militaires installés dans le fort prendre des clichés qu’il découvre la photographie. Le jeune Ly acquiert son premier appareil, un Kodak Brownie flash pour 1500 CFA. Il se forme auprès de Demba Assane Sy qui exerce à côté de son métier d’infirmier celui de photographe.
Le destin lui sourit quand le Sénégal, devenu indépendant, veut fournir des papiers d’identités aux populations. L’administration l’embauche et l’envoie sillonner la brousse faire les photos de ses concitoyens. En 1963, la photo est à la mode. Les clients affluent pour se faire tirer le portrait au studio Thioffy, installé dans le quartier du marché de Podor, alors prospère petite ville de commerce, frontalière avec la Mauritanie.
Jusqu’à sa mort en 2016, il ne quittera pas sa région natale et son studio, Après avoir photographié toutes les époques, les riches en boubous, les familles, les jeunes gens à la mode Yéyé et même les manifestations publiques qui marquèrent la vie de cette province éloignée, au nord du Sénégal.
Mis en valeur par l’association Marie-Louise & Fils, les « Portraits de brousse » ont été réunis dans un album paru aux éditions Filigranes, en 2009.