Dalila Dalléas Bouzar
Une part de soi
Untitled #1, série Topographie des terrors, 2013, technique mixte sur papier, 70x100cm © Dalila Dalléas Bouzar
L’exposition Une part de soi présente une sélection de dessins et de peintures qui nous méne aux racines de la pensée d’une artiste plasticienne engagée. Dalila Dalléas Bouzar questionne le statut du peintre, l’histoire de l’art et la représentation comme outil de pouvoir.
En s’appropriant et en réactualisant la technique de la peinture à l’huile qu’elle associe à d’autres médiums plus contemporains, Dalila Dalléas Bouzar souhaite se positionner dans une filiation d’artiste et revendiquer l’héritage de l’histoire de l’art.
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Par la peinture et le dessin, Dalila Dalléas Bouzar réinterprète des images d’archive pour aborder la mémoire individuelle et collective d’événements traumatiques.
Dans la série Topographie des Terrors, elle s’interroge sur la relation entre architecture, espaces intérieurs et terreur comme outils potentiels de violence à partir de libres inspirations de la ville de Berlin (dessins d’après nature dans la ville, photographies d’archive). Omniprésente dans ce lieu, la mémoire dessine le leitmotiv d’obsessions qui la hantent pour les espaces que l’on habite.
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Studio Dakar (Maria), 2018, huile sur toile de lin, 30x40cm © Dalila Dalléas Bouzar
L’utilisation de la peinture à l’huile se décline chez Dalila Dalléas Bouzar au sein de performances à travers lesquelles elle interroge le statut du peintre. Dans les séries Studio Paris et Studio Dakar, l’artiste-plasticienne redéfinit l’exercice du portrait, réservé autrefois aux gens de pouvoirs. Lors de la Biennale de Dakar en 2018, elle portraiture des habitants dans les rues sénégalaises grâce à un studio nomade qu’elle créé et transpose à la foire AKAA (Also Known As Africa) à Paris, du 9 au 11 novembre 2018, pour peindre directement sur le visage des visiteurs chaque jour, pendant cinq heures. En combinant cette technique classique à la performance, l’artiste imagine des rituels pour décloisonner les frontières imposées par l’histoire de l’art dont en découlent des classifications réductrices afin d’imaginer de nouveaux espaces et temporalités créatives.
Studio Dakar (Maria), 2018, huile sur toile de lin, 30x40cm © Dalila Dalléas Bouzar
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Les femmes d’Alger, d’après Delacroix, 2018, huile sur toile, 200 x170cm © Dalila Dalléas Bouzar
Pour Dalila Dalléas Bouzar, faire de la peinture signifie aujourd’hui prendre conscience de la puissance de la représentation. En référence au tableau Femmes d’Alger dans leur appartement (1834) du peintre français Eugène Delacroix, c’est précisément l’orientalisme qu’elle interroge dans Femmes d’Alger, d’après Delacroix pour mettre en perspective cette vision fantasmée de l’Orient à l’aune de notre époque contemporaine.
Vue de l'exposition © Regard Sud