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Plongée dans le cinéma du Maghreb et du Moyen-Orient d’aujourd’hui, offrant une vision plurielle de ces pays aux histoires et aux destins différents, cette 23ème édition se penche plus particulièrement sur la jeunesse et les femmes.

Cette année, en partenariat avec la Saudi Film Commission, la soirée d’ouverture sera dédiée à la jeune création cinématographique saoudienne. Nous projetterons trois avant-premières venues de Palestine, du Liban et de l'Algérie. L’occasion aussi de découvrir des premiers films et de rencontrer les nombreux cinéastes invités.

La soirée d'ouverture de cette 23e édition sera dédiée à la jeune création cinématographique saoudienne, en partenariat avec la Saudi Film Commission (La Commission du film d'Arabie Saoudite). Une véritable exploration de ce cinéma en pleine effervescence qui, depuis 2021, organise son propre rendez-vous cinématographique à l’échelle mondiale, le Festival International du Film de la Mer Rouge à Djeddah. Nous projetterons le court-métrage Dunya’s Day du jeune Raed Alsemari, prix du meilleur court métrage au Festival de Sundance 2019 et première œuvre diffusée après la levée de l’interdiction du cinéma en Arabie Saoudite en 2018. Il précédera Scales, premier long- métrage de la cinéaste Shahad Ameen, prix de Vérone du film le plus innovant au Festival du Film de Venise 2019.

En avant-première, avec la présence exceptionnelle du jeune réalisateur palestinien Firas Khoury, nous programmerons Alam. Inspiré de son adolescence, son film nous livre, non sans humour ni finesse, un portrait poignant de cette jeunesse, portée par cette volonté de vivre librement.

Premier film irakien sélectionné au Festival de Venise 2022, le premier long-métrage du cinéaste Ahmed Yassin Al Daradji, Hanging Gardens, projeté en sa présence, nous présente une œuvre poétique et métaphorique au scénario subtil qui permet, par le biais d’une poupée gonflable, de dénoncer l’influence américaine, l’omniprésence sociétale de la sexualité, et les violences faites aux femmes irakiennes.

Du côté jordanien, Daughters of Abdul-Rahman de Zaïd Abou Hamdan, raconte l’histoire de quatre sœurs très différentes qui se retrouvent suite à la mystérieuse disparition de leur père. Il y a la conciliante Zainab, la cynique et froide Samah qui se dispute toujours avec la très religieuse Amal portant le niqab. Tour à tour, elles se heurtent à leur petite sœur libérale, têtue et indépendante, Khitam. Quatre sœurs qui doivent affronter la vérité sur elles-mêmes dans les situations les plus improbables.

En avant-première, autre film sur la rébellion féminine contre le patriarcat dominant, prix du public Cinémed 2022, La Nuit du Verre d’Eau de Carlos Chahine. Inscrivant son premier long dans le contexte historico-politique de la guerre civile au Liban, le réalisateur libanais adjoint à la beauté des paysages libanais celle de ses héroïnes aspirant à l’émancipation.

Librement inspiré d’une histoire vraie, celle des années de combat que son père a traversées, le cinéaste marocain, Al Hadi Ulad Mohand signe avec La vie me va bien, un premier long- métrage qui, par ses larges et longs plans-tableaux de la ville d’Assilah, et ses moments d’amour et d’humanité absolue, dilate le temps et nous offre des instants de poésie et de beauté. Une ode marocaine à la vie.

Venu d’Algérie, La Vie d’Après du cinéaste Anis Djââd, prix de la critique africaine au Festival International du film d’Amiens 2022, dessine un autre portrait de femme, mettant en avant la condition féminine et la jeunesse désœuvrée, qui, aspirant à un avenir meilleur, n’ont d’autres choix que de fuir. Un film juste et émouvant.

Inspiré du célèbre roman de Sonallah Ibrahim, le réalisateur égyptien, Samir Nasr, nous plonge avec Sharaf (Tanit de Bronze aux Journées cinématographiques de Carthage 2022), dans l’univers carcéral d’un monde arabe dystopique mais révélateur de la situation actuelle des sociétés arabes.

En clôture, avec la présence de l’actrice syro-libanaise Dea Liane, la talentueuse cinéaste tunisienne Kaouther Ben Hania, (Le Challat de Tunis et La Belle et la Meute) nous emmènera, avec L’homme qui a vendu sa peau, en Syrie. Avec Yahya Mahayni, prix Orrizonti du meilleur acteur de la Mostra de Venise 2020, le film qui met à l’affiche l’italienne Monica Bellucci, confronte deux mondes radicalement opposés, dont émane une profonde réflexion sur les notions de liberté.

Le Ciné Mourguet

Le Festival Cinémas du Sud prendra son quartier à Sainte-Foy-lès-Lyon au Ciné Mourguet, à l’occasion d’une séance spéciale le dimanche 9 avril.

En avant-première sera présenté La Dernière Reine, premier long-métrage co-réalisé par les cinéastes algériens Adila Bendimerad et Damien Ounouri. Un dernier voyage géographique et historique dans l’Algérie du XVIe siècle, entre conte et réalité, à la découverte de la reine Zaphira.

Explorer le cinéma du Maghreb et du Moyen-Orient, faire partager une cinématographie peu connue qui contribue de façon constructive aux questionnements traversant le monde arabe contemporain, susciter des débats avec le public, telles sont les objectifs du Festival Cinémas du Sud.

Autant de rendez-vous à ne pas manquer lors de cette 23e édition des Cinémas du Sud qui s’annonce prometteuse. A vos agendas !

Farida Hamak

Abdellah Zerguine

Direction artistique

 

MERCREDI 5 AVRIL

 

19h : SOIRÉE D’OUVERTURE

En partenariat avec la Saudi Film Commission

Soirée dédiée à la jeune création cinématographique saoudienne

Inédit - Scales de Shahad Ameen (2019, 1h14) 

En présence de Shahad Ameen

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Scales : L’appel des sirènes

 

Remarquée avec ses courts métrages  Our Own MusicalLeila’s Window et Eye & Mermaid, la réalisatrice saoudienne Shahad Ameen confirme tous les espoirs placés en elle avec Scales. Un premier long-métrage engagé et poétique sur la place de la femme arabe dans une société patriarcale. Une œuvre nommée pour représenter l’Arabie Saoudite aux Oscars 2021.

 

Dans le village insulaire d’Hayat, 13 ans, il y a une étrange tradition ancestrale : les jeunes filles sont sacrifiées à de mystérieuses créatures marines. Il en va de la survie des hommes. On ne plaisante pas avec cette superstition très ancrée dans ce village de pêcheurs. Sauvée des eaux patriarcales, Hayat la survivante est rapidement mise au ban de la population locale. L’adolescente devenue paria parmi les siens devra lutter pour sa survie…

 

Un fantastique Girl power

 

Entre poids des traditions et soif de liberté, la jeune héroïne du film Scales  navigue dans les eaux troubles du patriarcat. Pour son premier long-métrage, la cinéaste saoudienne Shahad Ameen a choisi d’emprunter les codes du fantastique pour aborder la place de la femme, un thème qui lui est cher: « J’ai toujours voulu que Scales soit vu, apprécié et qu’il agisse comme catalyseur pour des conversations plus larges sur les rôles de genre, les croyances et le féminisme dans le monde arabe ». Avec cette fable féministe, Shahad Ameen réalise avec brio le passage du court au long-métrage. Présenté dans de prestigieux festivals internationaux,  Scales  collectionne les récompenses : Prix de Vérone du film le plus innovant à la Mostra de Venise, Tanit de Bronze des Journées Cinématographiques de Carthage et Prix du meilleur long-métrage au Festival International du Film de Singapour.

 

« Scales », dans la course aux Oscars

 

Une belle reconnaissance pour la cinéaste déjà remarquée à l’international pour ses courts métrages « Our Own Musical » (2009), « Leila’s Window » (2011) et « Eye & Mermaid » (2013). Avec « Scales », Shahad Ameen confirme les espoirs placés en elle, s’offrant au passage une nomination dans la course aux Oscars 2021 : « avoir mon film sélectionné pour représenter l’Arabie saoudite en tant que candidature officielle aux Oscars, en particulier en tant que réalisatrice arabe, a dépassé toutes les attentes que j’avais pour ce projet ». Une distinction suprême pour cette réalisatrice qui a à cœur de faire rayonner le cinéma saoudien : « j’espère que le parcours incroyable de « Scales » va être source d’inspiration pour mes compatriotes cinéastes ». Mission accomplie pour Shahad Ameen.

Laura Lépine

 

Retrouvez l'interview Shahad Ameen en cliquant ici.


Précédé de

Inédit - Dunya’s Day de Raed Alsemari (Arabie Saoudite, 2018, 14min)

En présence de Raed Alsemari

 

Dunya’s Day : Le sens de la fête

Une fête de remise de diplôme qui tourne au fiasco. On ne pouvait trouver meilleure mise en bouche pour ouvrir le bal des festivités de cette 23e édition. La comédie Dunya’s Day du cinéaste saoudien Raed Alsemari a conquis les cinéphiles du monde entier, s’offrant au passage le prix du meilleur court métrage à Sundance. Attention, pépite !

Tenues de gala, belle argenterie, gâteau personnalisé : Dunya a mis les petits plats dans les grands pour fêter l’obtention de son diplôme. La crème de la crème est conviée à cette soirée. Sapée comme jamais, Dunya compte bien en mettre plein les yeux à ses convives. Mais il y a une chose que la maîtresse de maison n’avait pas prévu : à quelques heures du coup d’envoi des festivités, les aides ménagères claquent la porte. Abandonnée par tous ses domestiques, la jeune femme sent monter la tension. Ce qui devait être la bringue du siècle tourne alors au désastre...

Dunya’s Day, chouchou de Sundance

Signé par le réalisateur saoudien Raed Alsemari, Dunya’s Day a toutes les raisons du monde d’attirer les cinéphiles du monde entier. Premier court-métrage du cinéaste, Dunya’s day est aussi le premier film saoudien à être diffusé en Arabie saoudite depuis la levée de l’interdiction du cinéma en 2018. Projeté en avant-première mondiale au festival de Sundance, ce bijou de comédie a déjà raflé de nombreux prix : meilleur film au First Run Festival de New York, meilleur court métrage au Festival de la mer Rouge et meilleur court métrage au prestigieux Sundance. Sans compter l’accueil chaleureux réservé par les spectateurs :

 

« L’enthousiasme du public a été au-delà de nos espérances. C’est aussi ce qui est génial avec le fait de faire des films de genre comme les comédies, c’est qu’on peut entendre les réactions directement dans la salle. Entendre les rires des gens pendant les projections de Salt Lake City à Paris, en passant par Le Caire : c’était la récompense ultime pour moi ! », confie Raed Alsemari. Une belle entrée en matière pour ce réalisateur saoudien diplômé de la prestigieuse université new-yorkaise Tisch school of arts.

 

Recherche Dunya désespérément

Dunya’s Day est d’ailleurs le film de fin d’études de l’élève Raed Alsemari. Avec ce premier court-métrage, le jeune cinéaste voulait montrer « une partie de la société saoudienne à Riyad, un microcosme où les fêtes de remise de diplômes ressemblent au Met Gala. Je voulais que le film soit une plongée dans cet univers, sans pour autant le juger ».

 

Une fois l’écriture de sa comédie achevée, Raed Alsemari a dû faire face à un défi de taille lors des préparatifs du tournage : trouver celle qui allait camper le rôle de Dunya. "Il fallait que l’interprète ne donne pas l’impression que l’on dénigre Dunya, qu’on la juge. C’était très important que la personne qui allait jouer ce rôle suscite l’empathie malgré les imperfections du personnage", confirme le cinéaste.

 

Aux côtés de la directrice casting Sarah Balghonaim, les auditions pour le rôle principal s’enchaînent, sans succès. Raed Alsemari et la productrice du film, Sarah Elnawasrah, prennent alors une décision surprenante : « après quelques mois, on ne trouvait toujours pas l’interprète de Dunya. J’en ai parlé à ma productrice et finalement, nous avons décidé d’auditionner notre directrice de casting pour ce rôle ! C’est elle qui joue Dunya. Je suis très fier qu’elle ait accepté de jouer ce rôle, sa performance est incroyable » ! Pari réussi pour Raed Alsemari qui réalise un premier court-métrage salué par la critique, auréolé de nombreux prix. Pour ce jeune cinéaste prometteur, la fête est loin d’être finie !

 

Laura Lépine

Retrouvez l'interview de Raed Alsemari en cliquant ici.

 

 


 

JEUDI 6 AVRIL

 18h15AVANT PREMIÈRE 

 

Alam de Firas Khoury (Palestine, 2022, 1h44) • Sortie française le 30 août

Alam  : Portrait de la jeunesse palestinienne en feu

Après plusieurs courts métrages remarqués à l’international dont le brillant Maradona’s Legs, le cinéaste Firas Khoury signe avec  Alam (« The flag »), un film captivant sur le passage à l’âge adulte et la prise de conscience politique de la jeunesse palestinienne. Une œuvre ardente présentée en avant-première mondiale au prestigieux Festival international du film de Toronto (TIFF).

Tamer, 17 ans et sa bande font partie des « rebelles » du lycée. Au fond de la classe, le jeune homme est plus souvent concentré sur ses futures conquêtes que sur ses études. Etudiant palestinien vivant en Israël, Tamer se tient à distance de la politique. Mais à l’approche de la célébration du jour de l'Indépendance israélienne, une rencontre vient chambouler son existence. La nouvelle du lycée, Mayssa, tape dans l’œil de l’insouciant Tamer. Et pour impressionner la belle, le jeune homme décide de prendre part à une action politique baptisée « Opération drapeau ».

La bande d’amis comptent bien marquer les esprits le jour de l'Indépendance israélienne, qui est aussi un jour de deuil pour les Palestiniens, date de commémoration de la Nakba (en arabe « la grande catastrophe »). Leur mission ? Remplacer le drapeau israélien flottant au-dessus de la cour du lycée, par un drapeau palestinien. Pour cette « opération commando », Tamer et ses amis sont prêts à prendre tous les risques...

 

Les jeunes palestiniens pris en flag

Des lycéens qui entrent en résistance. L’histoire du film Alam se déroule en Israël, mais colle étonnamment avec l’actualité française. Ici, pas question de réforme des retraites, mais d’un drapeau, comme un rappel du conflit Israélo-Palestinien. A travers ce premier long- métrage, le cinéaste Firas Khoury nous offre une exploration émouvante de la jeunesse palestinienne, en plein éveil politique. Engagés dans une lutte contre l’oubli forcé, les adolescents quittent peu à peu une forme d’insouciance pour défendre ardemment leur héritage culturel et historique. Un passage à l’âge adulte renforcé par une prise de conscience politique. Des thèmes chers au réalisateur palestinien Firas Khoury, auteur de nombreux courts métrages dont Maradona’s legs, présenté en avant-première mondiale au festival international de Palm Springs. Et l’avenir continue de sourire au cinéaste avec le captivant Alam  : présenté en avant-première mondiale au prestigieux Festival international du film de Toronto (TIFF), le film a reçu de belles récompenses dont la Pyramide d’or du meilleur film et le Prix du public au Festival international du Film du Caire 2022. Sélectionné à L’Atelier du Festival de Cannes et au Festival international du film de Rome, Alam confirme tout le talent et la subtilité du réalisateur-scénariste Firas Khoury. Un cinéaste sur lequel il faudra compter.

Laura Lépine

21h Inédit

 

Hanging Gardens d’Ahmed Yassin Al Daradji (Irak, 2022, 1h57)

En présence d’Ahmed Yassin Al Daradji et du co-producteur Daniel Ziskind

Hanging Gardens : La poupée qui embrase l’Irak

Avec ironie et subtilité, le cinéaste Ahmed Yassin Al Daradji signe avec Hanging Gardens une œuvre puissante sur la société irakienne. Un récit autant poétique que percutant qui aborde des thématiques telles que le capitalisme, la guerre et la sexualité. Un cocktail détonnant qui témoigne de la maîtrise du réalisateur irakien.

Dans une immense décharge de Bagdad, le jeune As’ad trouve un objet qui le fascine. Une poupée gonflable américaine devient le trésor du petit garçon. Très vite, il élabore un plan d’affaires lucratives autour du précieux butin. Mais As’ad n’avait pas prévu que ses « clients » allait maltraiter sa trouvaille.

 

Une poupée qui fait boom

Une poupée gonflable américaine sur le sol irakien et le regard d’un petit garçon confronté aux réalités d’adultes. Avec Hanging Gardens, le cinéaste Ahmed Yassin Al Daradji livre une œuvre poétique et métaphorique sur la société irakienne de nos jours. En mêlant ironie et subtilité, le réalisateur pose un regard affûté sur une jeunesse prises entre deux feux : « C’est un film très métaphorique et cette poupée sexuelle peut représenter beaucoup de choses : l’influence américaine, le capitalisme, toute la sexualité qui nous entoure en ce moment. Nous ne sommes pas encore prêts à y faire face. Cela pourrait aussi représenter la vie des femmes en Irak », confie Ahmed Yassin Al Daradji.

 

Une Mention spéciale à la Mostra de Venise

Sans jugement, ni condamnation, le réalisateur nous invite à nous interroger sur ces dérives, tout en gardant notre libre arbitre. Pour le cinéaste, Hanging Gardens  était aussi l’occasion de dénoncer les violences faites aux femmes irakiennes : « j’ai sept sœurs, c’est une communauté très patriarcale et ce film parle du déséquilibre, d’une société dans laquelle les femmes sont obligées de disparaître. Les hommes sont violents et dès que les femmes sont mises à l'écart, la situation empire. De plus, en tant que nation, nous sommes très militarisés. J’ai vu la violence, mais mes sœurs, elles, en ont souffert ».

 

Avec cette œuvre percutante, Ahmed Yassin Al Daradji a remporté tous les suffrages auprès des cinéphiles du monde entier. Auréolé du Prix du Meilleur Film et de la Meilleur réalisation au Festival international du film de la Mer Rouge, Hanging Gardens  a également décroché la Mention spéciale dans la section Orizzonti à la Mostra de Venise. Une kyrielle de récompenses qui vient compléter la collection du réalisateur multi-primé pour son premier court-métrage Children of God  (2013). Le cinéma irakien a trouvé son trésor de metteur en scène.

Laura Lépine

Retrouvez l'interview de Ahmed Yassin Al Daradji en cliquant ici.

VENDREDI 7 AVRIL

15h30 - Inédit 

Daughters of Abdul-Rahman de Zaïd Abu Hamdan (Jordanie, 2021, 1h58)

en présence de Zaïd Abu Hamdan

Daughters of Abdul-Rahman : Femmes jordaniennes au bord de la crise de nerfs

Dans Daughters of Abdul-Rahman, le cinéaste Zaïd Abou Hamdan dépeint avec subtilité et humour la condition des femmes jordaniennes dans une société patriarcale. Un premier-long- métrage audacieux et captivant qui confirme tout le bien que l’on pensait déjà de ce réalisateur- producteur.

Célibataire endurcie et gardienne de son père, Zainab fait figure de modèle dans la famille. Il faut dire que ses trois sœurs n’ont rien en commun : la cynique et froide Samah, la très religieuse Amal, portant le niqab, et la jeune Khitam, têtue et indépendante. Séparées depuis plusieurs années, les quatre sœurs que tout oppose vont devoir unir leurs forces pour retrouver leur père soudainement disparu. Au cours de leur périple, les filles d’Abdul-Rahman verront leurs secrets de famille refaire surface. Un quatuor détonnant prêt à tout pour retrouver le patriarche.

Les sœurs ennemies, héroïnes jordaniennes

Quatre sœurs aux modes de vie radicalement opposés, en quête du père disparu, dans une Jordanie prise entre le poids des traditions et la modernité. Le point de départ du film Daughters of Abdul-Rahman  a de quoi attiser la curiosité du spectateur. Dans ce premier long-métrage, le réalisateur-producteur Zaïd Abou Hamdan, dresse avec brio, le portrait des jordaniennes dans toute leur diversité. Un film poignant qui dénonce avec humour et finesse les tabous dont souffrent les femmes au Moyen-Orient. De la sœur très religieuse à la femme libérée et cynique, en passant par la jeune effrontée et indépendante, la famille jordanienne est sondée par le regard affûté du cinéaste. Daughters of Abdul-Rahman  se révèle un drame familial poignant et universel sur les choix des femmes dans une société patriarcale. Un essai transformé pour ce réalisateur remarqué à l’international pour son court-métrage Baram & Hamza.

Un premier long-métrage multi primé

Avec ce nouveau récit lumineux et émouvant, Zaïd Abou Hamdan confirme tous les espoirs placés en lui. "Le scénario de Daughters of Abdul-Rahman est rempli de détails qui reflètent la connaissance approfondie qu'a le réalisateur des femmes et des mondes dans lesquels elles vivent, ce qui donne des personnages vivants et vibrants", confirme le journaliste Ola El-Shafie du célèbre quotidien El Watan.

 

Et la critique ne s’est pas trompée : le premier long-métrage de Zaïd Abou Hamdan a conquis le public de nombreux festivals internationaux. Mention spéciale au Beirut International Women Film Festival, Prix du Public au Festival international du film du Caire, Prix du Public au Festival du film arabe de San Diego : l’histoire de cette famille jordanienne en crise a raflé la mise. Les quatre filles d’Abdul-Rahman n’ont pas fini de faire des émules !

Laura Lépine

Retrouvez l'interview de Zaïd Abu Hamdan en cliquant ici.

18h30 :  AVANT PREMIÈRE 

 La Nuit du Verre d’Eau de Carlos Chahine (Liban, 2022, 1h25)

En présence de Carlos Chahine  

  En co-distribution avec JHR Films et Jour2Fête

La Nuit du Verre d’eau : La révolte libanaise se conjugue au féminin

Premier long-métrage de l’acteur-réalisateur Carlos Chahine, La Nuit du verre d’eau signe un film lumineux et émouvant sur le destin d’une famille libanaise bousculé par les échos d’une révolution grondant à Beyrouth. Un récit inspiré de la vie du cinéaste qui a dû quitter le Liban en 1975 à cause de la guerre.

1958, trois sœurs, Layla, Nada, Eva, passent l’été dans un village de la montagne libanaise. Un séjour en famille qui s’annonçait paisible pour toute la tribu. Mais pour Layla, l’aînée, l’épouse parfaite et ses jeunes sœurs, tout ne va pas se passer comme prévu. La révolution qui gronde à Beyrouth et l’arrivée de deux estivants français vont bouleverser le destin des trois femmes. Layla, Nada, Eva vont peu à peu se dresser contre cette société qui les opprime.

Les femmes libanaises, ces héroïnes

Trois sœurs décident de prendre en main leur destin contre les diktats du système patriarcal. L’histoire pourrait se passer dans bien des endroits à des époques différentes, tant elle est universelle. Mais c’est dans le Liban de 1958 que se déroule  La Nuit du verre d’eau, premier long-métrage de Carlos Chahine. Un récit immersif dans un pays en plein tourment où les femmes ont soif d’émancipation. Et le choix de porter à l’écran le destin de Layla, Nada, Eva ne doit rien au hasard, puisque  La Nuit du verre d’eau  s’inspire de la vie du réalisateur qui a quitté son Liban natal en 1975 à cause de la guerre :

« Tous les gens que vous voyez dans le film, ce sont des gens que j’ai connus. C’est mon grand-père, ma grand-mère, mes deux tantes, c’est mon père, les gars du village. Je les connais tous et je les aime tous profondément [... ]. C’est aussi le portrait de cette femme (Layla) et c’est toute la complexité de la femme : je crois que je suis comme une éponge qui a été imbibée toute mon enfance des femmes qui m’ont entouré et particulièrement de celle que j’ai adoré, qui est ma mère », confie Carlos Chahine.

 

En revisitant son histoire personnelle, l’acteur-réalisateur poursuit son exploration de la famille initiée avec ses courts métrages :  La route du Nord, consacré au rôle du père, Tchekhov à Beyrouth hommage à la mère et Le Fils du joueur  qui fait référence à l’enfant qu’il était. Présentée en avant-première au festival Cinémas du Sud, La Nuit du verre d’eau a déjà remporté le Prix du Public au Festival international du Cinéma Méditerranéen et celui du meilleur film arabe au Festival International du cinéma du Caire. Un passage au long-métrage réussi pour l’acteur-réalisateur libanais.

Laura Lépine

Découvrez l'interview de Carlos Chahine en cliquant ici.

 21h Inédit

 

La vie me va bien de Al Hadi Ulad Mohand (Maroc, 2021, 1h38)


En présence de Al Hadi Ulad Mohand

La vie me va bien : un hymne marocain lumineux

Avec La vie me va bien, Al Hadi Ulad Mohand signe un premier long-métrage émouvant et lumineux sur la fin de vie. Un récit poétique inspiré de son histoire familiale. Une magnifique ode à la vie primée dans de nombreux festivals internationaux.

Fouad est père de trois enfants. Dans sa petite ville du Nord du Maroc, il est une véritable figure locale car il est le seul salarié du bureau de poste. Le destin de la famille va basculer lorsque Fouad apprend qu’il est atteint d’une maladie neurologique. Alors que les derniers jours du patriarche sont comptés, ses enfants et sa femme décident de vivre intensément chaque instant en l’entourant d’amour. Comme un pied de nez à la maladie.

Un hymne à la vie inspiré d’une histoire vraie

Années 90, dans une petite ville du Maroc : la maladie vient bouleverser le destin d’une famille. Avec son film  La vie me va bien , le cinéaste Al Hadi Ulad Mohand compose un récit lumineux sur la fin de vie, aussi émouvant que poétique. Un thème audacieux pour un premier long-métrage, mais qui ne doit rien au hasard :

 

« La vie me va bien  est inspiré de mon histoire personnelle, celle de mon père et c’était difficile de sortir tout ce que j’ai vécu. J’ai raconté ce que j’ai vécu : il y avait beaucoup d’amour dans cette douleur [...]. Quand vous passez du temps avec cette douleur, vous vous dites : allez quand même, il y a quelque chose à faire : il y a la vie, il faut en profiter ! C’est la philosophie de ce film : on sait ce qui va se passer, on sait la fin, mais pourquoi ne pas vivre ce moment-là. Les membres de la famille ont remplacé la douleur par l’amour. Pour moi, c’est un film d’amour, avant tout ! », confie le cinéaste.

Un premier long-métrage multi primé

Avec une mise en scène soignée et une humanité débordante, Al Hadi Ulad Mohand livre au spectateur une sublime ode à la vie. Par ses plans larges, ses plans-tableaux de la magnifique ville d’Assilah et ses moments d’amour, le réalisateur livre une œuvre éclairée de l’intérieur par la lumière marocaine. Un bijou de délicatesse et d’humanité qui a tapé dans l’œil des jurys de nombreux festivals internationaux. Prix de la Semaine de la Critique aux Journées Cinématographiques de Carthage, Prix du premier long-métrage au Festival National de Tanger et Prix du Public au Festival du Film Méditerranéen de Split en Croatie. Et la liste des récompenses ne s’arrête pas là pour cette pépite marocaine puisque la comédienne Loubna Azabal, qui interprète le rôle de la mère de famille, a été sacrée Meilleure actrice au Festival du film arabe de Rotterdam. Sur un terrain de foot, comme sur grand écran, le Maroc n’a pas fini de briller !

Laura Lépine

Découvrez l'interview de Al Hadi Ulad Mohand en cliquant ici

SAMEDI 8 AVRIL

 

14h30 Inédit

 

La vie d’après de Anis Djaâd (Algérie, 2021, 1h45)

En présence d’Anis Djaâd

La vie d’après : mon fils, ma bataille

Journaliste et auteur de plusieurs romans, Anis Djââd passe avec brio au long-métrage avec  La vie d’après. Un récit émouvant sur le combat d’une mère déterminée à offrir une vie meilleure à son fils.

Dans son village de l’ouest algérien, Hadjer élève seule son fils Djamil. Devenue veuve à la suite de l’assassinat de son époux, victime d’un acte terroriste, Hadjer travaille comme femme de ménage pour subvenir aux besoins de son fils, employé agricole. Le tandem mère-fils essaie de résister à la rudesse de la vie. Mais une rumeur court dans le village : « on dit » qu’Hadjer serait une femme de mauvaise réputation, aux mœurs légères. Pour ne plus avoir à affronter les ragots ou d’éventuels représailles, Hadjer décide de quitter son village en compagnie de son fils. L’heure est venue pour Hadjer et Djamil de vivre une vie meilleure, la vie d’après...

Vue sur mer(e) algérienne

« Au village, sans prétention. J'ai mauvaise réputation » La célèbre chanson de Georges Brassens pourrait devenir un hymne pour Hadjer, la mère courage du film La vie d’après du journaliste-romancier Anis Djââd. Dans cette œuvre juste et émouvante, le cinéaste dresse le portrait d’une femme forte, qui décide de quitter son village pour mieux tordre le coup à la rumeur et pour offrir une vie meilleure à son fils. Un récit puissant qui témoigne aussi du désœuvrement de la jeunesse algérienne, qui n’a d’autres choix que de fuir pour espérer un avenir meilleur.

 

Un film qui s’inscrit dans un style néoréalisme, un genre qu’affectionne particulièrement Anis Djââd : « c’est dire, dans la perspective du constat et de la radiographie, les vrais maux dont souffre sa société avec tout l’apaisement adéquat et sans jamais vouloir en faire un fonds de commerce ». Présentée en Algérie et dans plusieurs festivals internationaux, La vie d’après a déjà récolté plusieurs récompenses : du Prix de la critique africaine au Festival international du film d’Amiens au Tanit d’or de la première œuvre aux Journées cinématographiques de Carthage, en passant par le Prix Bouamari-Vautier de la meilleure fiction, décerné par l’Association France-Algérie. Une belle reconnaissance pour ce passage au long-métrage d’Anis Djââd.

 

Le scénariste-journaliste avait réalisé auparavant trois courts métrages :  Le hublot (2012), Passage à niveau (2014) et Le voyage de Keltoum  (2016). Trois œuvres qui l’ont conduit à  La vie d’après  : « One, two, three, viva l’Algérie ! »

Laura Lépine

Retrouvez l'interview d'Anis Djââd en cliquant ici.

17h45 Inédit

 

Sharaf de Samir Nasr (Egypte, 2021, 1h35)

En présence de Samir Nasr

Sharaf : L’Egypte enfermée à double tour

Le réalisateur-scénariste-monteur Samir Nasr sera le digne représentant de l’Egypte lors de cette 23e édition du festival Cinémas du Sud. Avec Sharaf , le cinéaste signe une œuvre puissante et captivante, adaptée du roman éponyme de Sonallah Ibrahim.

Dans sa ville du Caire, le jeune Sharaf rêve d’un avenir meilleur. Mais en une soirée, son destin va basculer. Victime d’une mauvaise rencontre, Sharaf est emprisonné pour avoir tué un homme par légitime défense. Derrière les barreaux de sa cellule, le jeune égyptien décide de ne pas renoncer à son désir d’ascension sociale. Pour réaliser son rêve, il devra payer le prix fort....

La société égyptienne verrouillée de l’intérieur

Basé sur le célèbre roman de l’auteur égyptien Sonallah Ibrahim,  Sharaf  raconte le destin d’un jeune Candide moderne dans une société minée par un capitalisme sauvage. Aspirant à un avenir meilleur, Sharaf est prêt à tout pour parvenir à ses fins. A travers les tourments du personnage principal, l’auteur décrit une société égyptienne rongée par les désirs de richesses et de consommation. Un héros de fiction, figure de proue d’une jeunesse désœuvrée, incarcérée comme une métaphore d’une société verrouillée de l’intérieur. « Vous ne vivez plus. Vous êtes pires que des rats. Des rats de laboratoire. Un peuple endormi, paralysé, paralysé toute votre vie. Vous devez vous révoltez! », crie un des détenus du fond de sa cellule, comme un appel lancé à tout le peuple égyptien.

Après avoir réalisé plusieurs fictions et documentaires, le cinéaste-scénariste Samir Nasr signe une subtile adaptation de  Sharaf  sur grand écran. Un film engagé, à la mise en scène soignée, qui dénonce les dérives de la société égyptienne et la détresse d’une jeunesse sacrifiée. Présenté dans plusieurs festivals internationaux,  Sharaf  a déjà conquis les cinéphiles. Sélectionné Festival international du film de la mer Rouge, le long-métrage de Samir Nasr a reçu le Tanit de Bronze et le Prix du Meilleur Scénario aux Journées cinématographiques de Carthage. Une belle distinction pour le cinéaste égyptien multi primé pour ses films documentaires et télévisuels. Nul doute que les cinéphiles lyonnais seront sensibles au charme de Sharaf  !

Laura Lépine

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20h30 

 L’homme qui a vendu sa peau de Kaouther Ben Hania (Tunisie, 2021, 1h40)

En présence de l’actrice Dea Liane

L’homme qui a vendu sa peau : La liberté encrée dans la peau

Quatrième long-métrage de la cinéaste tunisienne Kaouther Ben Hania,  L’homme qui a vendu sa peau  impressionne tant par la beauté de ses cadres que par son propos. Une œuvre puissante qui a reçu de nombreux prix à l’international. Il est aussi le premier film tunisien sélectionné aux Oscars. Attention, pépite !

Pour échapper à la guerre et rejoindre la femme qu’il aime en Europe, Sam Ali accepte de se faire tatouer le dos par l’artiste contemporain le plus sulfureux au monde. Le corps de ce jeune syrien devient alors une œuvre d’art que le monde entier s’arrache. Sam Ali comprend alors que son destin lui échappe. Ce pacte indélébile s’est fait au prix de sa liberté...

Une histoire inspirée de l’œuvre d’art « Tim, 2006 »

Jouer sa peau. Au sens propre, comme au figuré. Lorsqu’il accepte de se faire tatouer pour rejoindre sa belle en Europe, le jeune Sam Ali n’avait pas imaginé que cette décision allait se faire au prix de sa liberté. « Cette œuvre d’art porte la signature du diable ! », s’exclame, complètement hilare, l’un des personnages du film L’homme qui a vendu sa peau, en contemplant le dos tatoué du jeune syrien. Avec une précision chirurgicale et un sens affûté de l’esthétisme, la réalisatrice Kaouther Ben Hania signe un récit captivant et puissant où deux mondes s’entrechoquent : celui d’un réfugié syrien et celui du monde de l’art contemporain.

 

Et c’est dans les allées du musée du Louvre, que l’histoire du film a germé dans l’esprit de la cinéaste :

« j’étais à Paris dans un milieu très syrien : j’ai rencontré des réfugiés qui avaient des histoires incroyables, c’étaient des odyssées. Et comme je suis une espèce d’éponge, cette « back story » de guerre en Syrie s’est implantée dans l’histoire, c’est devenu une évidence. Il y avait une rétrospective Wim Delvoye au Louvre, j’ai vu l’exposition sur Tim Steiner. Dans les appartements de Napoléon, il y avait cet homme qui montrait son dos, avec ce tatouage qui est complètement différent : il y avait cette image qui m’a obsédée pendant un moment, je ne savais pas trop quoi en faire. Et petit à petit est venue cette idée de visa Schengen comme alternative au vrai tatouage ».

 

De la Mostra de Venise aux Oscars

Pour Kaouther Ben Hania, il était primordial d’apporter un soin particulier à l’esthétisme des plans de L’homme qui a vendu sa peau , une volonté affirmée de « rendre hommage à la représentation du corps humain à l’image". Pari réussi pour la réalisatrice qui signe une œuvre à la maîtrise parfaite.

 

Une histoire qui a séduit ses acteurs Yahya Mahayni et Dea Liane, respectivement interprètes de Sam Ali et Abeer : « j’ai lu le scénario vraiment comme un roman, d’une traite, j’avais été frappée par la manière dont Kaouther ose la fiction, presque comme un conte. Ce film est comme un récit initiatique ou un récit d’affranchissement. Je le vois comme ça : comment un être humain passe par des épreuves pour accéder à une forme d’intégrité et de dignité, et ça passe aussi d’ailleurs par l’amour », confie Dea Liane.

 

Pour Yahya Mahayni, l’histoire du film est de « comprendre le paradoxe sur le fait qu’on attribue plus de valeur à l’argent plutôt qu’à l’humain ». Avec ce duo d’acteurs qui crèvent l’écran et sa mise en scène ultra soignée, il n’est pas étonnant que L’homme qui a vendu sa peau a raflé la mise dans de nombreux festivals internationaux : Prix d’interprétation masculine pour Yahya Mahayni à la Mostra de Venise, Prix du meilleur scénario au Festival du Film de Stockholm, Prix du meilleur film arabe au Festival du Film d’El Gouna, entres autres. Cerise sur le gâteau, L’homme qui a vendu sa peau est aussi le premier film tunisien sélectionné aux Oscars 2021. Un triomphe, comme une empreinte indélébile dans le cœur de tous les Tunisiens !

Laura Lépine

Retrouvez l'interview de Dea Liane en cliquant ici.

DIMANCHE 9 AVRIL

17h  AVANT PREMIÈRE  

 

 La Dernière reine (Algérie, 2022, 1h50)

de Adila Bendimerad & Damien Ounouri


En présence de Damien Ounouri

 

La Dernière reine : Zaphira, la légende algérienne

 

 La Dernière reine réalisé par Adila Bendimerad et Damien Ounouri, offre une clôture en beauté à cette 23e édition du festival Cinémas du sud. Un récit historique sur le destin de la souveraine Zaphira. Mythe ou légende ? La « queen » algérienne a déjà conquis bien des cœurs.

 

La légende dit qu´il y a très longtemps, peut-être plus de cinq cents ans, une reine du nom de Zaphira vivait à Alger. A cette époque, les Espagnols contrôlent la ville. Déterminé à conquérir le royaume, un pirate surnommé Barberousse parvient à libérer la ville du joug des Espagnols. Mais le célèbre corsaire n’est pas attiré que par le pouvoir. Il veut aussi conquérir le cœur de la reine Zaphira. La belle se laissera-t-elle séduire ou compte-elle user de ses charmes pour parvenir à ses fins ? Seule certitude, une légende algéroise est née.

 

Un Game of Thrones à la sauce algérienne

 

A-t-elle vraiment existé ou bien est-ce un mythe ? La reine algérienne Zaphira suscite beaucoup de fantasmes. Selon la légende, cette souveraine aurait vécu au XVIe siècle à Alger et aurait séduit le célèbre pirate « Barberousse ». Et c’est le destin de cette souveraine que les cinéastes Adila Bendimerad et Damien Ounouri ont choisi de porter à l’écran dans  La Dernière reine .

 

Un sujet né d’une conversation entre les deux co-réalisateurs du film : « cette femme est une reine dont j’ai découvert l’existence avant d’écrire le scénario, c’est Adila qui m’en a parlé. J’ai trouvé ça assez incroyable d’écouter ce passé qu’on ne connaissait pas. Et puis il y avait aussi le doute sur le fait que Zaphira n’ait pas existé, que ce soit une légende. Ça se passe en 1516 période où Alger était occupée par les Espagnols et où les algérois ont fait appel au corsaire Barberousse pour libérer la ville […]. J’avais mes grands yeux d’enfant qui se sont ouverts en me disant qu’on avait ce pirate illustre qui était à Alger : et ça m’a tout de suite donné une envie de cinéma assez folle ! » confie Damien Ounouri.

 

Zaphira : mythe ou légende ?

 

Un désir partagé par l’actrice Adila Bendimerad qui co-signe avec La dernière reine son premier long-métrage. « Ce qui m’a beaucoup frappé au départ, c’est que Zaphira est un personnage féminin qui a été contesté à travers les siècles par les historiens et parfois soutenus par d’autres historiens. Ça m’a toujours intrigué : pourquoi certains historiens ont voulu l’effacer de l’Histoire et pourquoi d’autres ont voulu peut-être la créer ? Cette question de l’effacement des femmes, mais aussi de fantasmer les femmes dans l’Histoire, d’avoir besoin de les inventer, sans jugement. C’était intéressant de se placer dans ce nœud-là », confie la réalisatrice, qui incarne l’envoûtante Zaphira.

 

Et la reine algérienne a déjà séduit, en plus du téméraire Barberousse, les cinéphiles du monde entier : Adila Bendimerad a été sacrée meilleure actrice au Festival international du film de la mer Rouge. Et ce n’est qu’un début pour la reine algérienne !

 

Laura Lépine

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